Sarkozy se met la Culture à dos

Publié le par Maldoror

Le Président présentait aujourd’hui ses vœux aux représentants du monde culturel, à Nîmes. L’occasion d’annoncer toute une série de mesures en faveur du secteur. Mais la contestation était une fois de plus au rendez vous.

 

Gaz lacrymogène, coups de matraque et barrières de sécurité… Cette fois-ci, Nicolas Sarkozy présentait ses vœux au monde de la Culture, à Nîmes. Des vœux aussi agités qu’hier à Saint-Lô, devant les enseignants. Pourtant, tout avait bien commencé.

« Je suis attaché à un ministère de
la Culture », avait débuté un président confiant. Sarkozy? L’ami des artistes. La preuve : il avait des mesures en faveur de la Culture plein sa hotte. Avec un objectif des plus nobles : «rénover » la Culture et « montrer que ça peut servir à quelque chose ».

Evidemment, il  ne s’agissait pas, au passage, de clouer le bec à l’ancien ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, qui, fin décembre, avait stigmatisé l’action « peu compréhensible » du ministère de la Culture. Tout en posant ouvertement la question de sa suppression.

 

Alors le président a égrené les mesures. Et d’abord le dégel des crédits 2009 pour le spectacle vivant. Concrètement, cela signifie la fin du gel de précaution qui frappait 5% des crédits 2009. Donc, plus d’argent pour la Culture. Ainsi, « une véritable réforme » du secteur pourra être mise en place et conduire à « l’excellence ».

 

Mais la mayonnaise n’a pas pris. Car chasser le naturel et il revient au galop. Et pour le régime d’assurance chômage des intermittents, ça n’a pas raté. Le président a pointé « un chômage massif des artistes et des techniciens intermittents » tout en promettant de « combattre fermement les abus ». Car c’est là un des maux majeurs du secteur du spectacle.

 

Et on peut lui faire confiance à Sarkozy. Car le spectacle, lui, il connaît. Comme lorsqu’il tacle sévèrement les deux manifestations phares du maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë. « Paris ne peut pas être réduit simplement à la Nuit Blanche ou à Paris Plages » a-t-il déclaré.

Mais ce n’était pas là sa seule tirade. Nicolas Sarkozy a également déploré le manque « d’ambition » de la capitale française en matière architecturale. « Chaque époque doit porter des gestes architecturaux », a-t-il déclaré.  « Quel courage, quelle ambition ! » s’est-il enflammé, en citant l’exemple de François Mitterrand. « Il a parfaitement bien fait de mettre la pyramide de Pei au cœur du Louvre ».

Car Sarkozy est fan de grands travaux. Lui aussi, il veut sa pyramide ! Et d’évoquer ainsi le lancement d’une grande consultation internationale avec dix équipes d’architectes chargées de plancher sur l’avenir du « Grand Paris ». Afin d’éviter que Paris ne devienne une ville morte, immobile. Une ville musée.

 

Les musées justement. Ce sont les dernières annonces cultivées par le président. « On n’a aucun grand musée digne de ce nom » pour évoquer  l’Histoire de France, s’est-il inquiété. Ce sera donc prochainement chose faite, dans « un lieu symbolique » qui reste à choisir. Pas de date certaine. Ce qui est sûr en revanche, c’est que les jeunes de moins de 25 ans et leur professeur pourront le visiter gratuitement.

C’est le dernier joker du président pour séduire les jeunes : la gratuité des musées et des monuments de l’Etat à partir du 4 avril. Pas sûr que cela suffise à les réconcilier.

Publié dans Politique

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P
J ai lu votre article avec interet. je pense que les mesures de Sarkozy vont dans le bon sens, notamment regardant la gratuite des musees. Un bon moyen d interesser les jeunes a la culture.....pourvu que l Ecole leur donnent les cles necessaires a la comprehension des oeuvres.....
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